(rspr)

A clandie for now…

At the intersection of art and translation…

A heartfelt attempt at a translation. Torn papers. Write-throughs. Abandonments. Against appropriative bs, yes. but also for monumentalizing, memorializing, through… which act… Images pritned out, sounds, interviews… full attention… but all outside the glare… must be done should not… that space…

A clandie then… because the attempt at translation, the failure, the remembrance into form… is also a way to battle.

(rspr)

Car, la traduction est une osmose, un melting dans l’autre: la personnalité de l’autre, le langage de l’autre.

Car, la traduction, c’est une espèce d’effacement du sujet traduisant, alors même que l’on s’incruste dans l’histoire, que l’on intervient dans un espace culturel.

Car, dans ce cas, on a l’occasion de présenter l’impossibilité de la traduction avec les petites phrases.

Car, dans cette reconnaissance de l’impossibilité de la traduction, on opte pour l’illumination qui nous est proféré—et les possibilités pour la traduction que nous recherchons alors, oú d’autres dimensions de l’écriture, dans l’espace du livre, et les paramètres pagiques, typographiques nous offre: pour traduire d’autres éléments: le rythme, le timbre, les pauses, les intonations.

Car, une fois lancé dans cette direction, le langage même est illuminé—on lui donne toutes ses differences—tout en, simultanément—et cette simultanéité est clée—proférant aux mots répétés de Garner, toutes leures valeurs individuelles: chaque syllable reconnu, chaque syllable, chaque son, écouté—alors que qu lors de son meurtre on ne l’entend pas du tout.

Car, la traduction: c’est l’écoute extrême. Et, dans ce cas, une écoute, une dissection, des différenciations de ces paroles, qui lui donnent tout le respect.

Car, par définition, rien d’autre ne peut rendre compte du pouvoir de cet événement. Aucun autre traitement ne lui profère sa puissance symbolique. Aucune autre entreprise scripturale ne lui donne toutes ses dimensions à chacun des onze énoncés de Garner.

Car, le fait de traduire, en fait un ‘texte’, un poème, et son inclusion dans un ‘livre’ lui donne le soutien culturel.

Car, ici la traduction, c’est la valorisation, la légitimation, de chacun des syllabes, et les couches caractérielles de chacun des énoncés!

Car, la traduction est une intervention qui s’efface alors même qu’il innove de manière incroyablement pertinente—mais que beaucoup on le sait déjà, vont démolir et caractériser d’absurde—et conséquent.

Car, finalement, on incruste dans le langage, une expression à enraciner. On invite la langue française à le reconnaître. Et dans le domaine traductionnel d’implantation. Linguistique et culturel, on infuse dans le dictionnaire français, la phrase.

Si: c’est juste: car, on s’achemine vers un émancipation, et toutes les dimensions de cet acte, nous acheminons, nous et d’autres, et les autres, vers une émancipation.

Car: il le fallait: il le faut. Pour pouvoir: respirer

Car, le poète, traducteur, écrit: pour pouvoir respirer, et pour tous…

Car, finalement, on incruste dans le langage, une expression à enraciner. On invite la langue française à le reconnaître. Et dans le domaine traductionnel d’implantation. Linguistique et culturel, on infuse dans le dictionnaire français, la phrase.

Car, la traduction: est un acte politique. Culturel et politique. Dès le choix du sujet, du ‘texte’, jusqu’à son traitement et la formulation finale. Ici, sur la plus petite unité possible, une phrase – une phrase aux éléments minimaux (sujet, verbe). Un livre dédié au souffle; un livre qui ferait partie, dans sa considération de la traduction et la portée universelle du souffle, à une littérature plurilingue.

Car, la traduction, ne peut être édulcorée, ne peut être articulée, qu’à travers ces mêmes mots, ces mêmes termes. Ainsi, la solution: les mots de Garner transformés en poème – une traduction. Et son tombeau, construit avec uniquement ses mots.

Et car, à travers cet acte traductionnel et extrême dans toute son allure, on renoue avec le pacte de toujours, disséquer toutes les dimensions du langage, et de l’écriture, et de supports de l’écriture et des composants de l’écriture, pour tenter de se libérer. Et de dire que cet événement permet des trouvailles et des illuminations quant à la traduction et au langage n’est pas un manque de respect, mais un grand salut, une grande salutation, justement, de Garner. La plus grande de notre part, que nous puissions proférer! Un remerciement posthume… et l’écriture du tombeau…

L’ode ultime, cette tentative irrésolue mais pertinente, de résolution du problème de la tradition de la poésie – qui est problématique linguistique  –  et qui devient problématique de la communication des désirs et des tentatives d’émancipation  –  ode ultime, aux rêves d’égalité, de justice, de liberté, et d’émancipation…

Un livre de traduction donc.

La chronique de la tentative d’une traduction – qui finit par être un échec?

La page, la phrase, le rythme, les répétitions: tout pris en mesure, pour repenser la traduction: pas uniquement à travers l’adaptation sémantique des mots, mais en repensant la traduction en toute sa complexité, et la représentation de la phrase en cette autre langue dans le contexte du livre, prenant en compte tous les paramètres que d’habitude on ne prend pas en considération…

*

 

Ch’ peux pas respirer!

–  il hurle…

 

J’arrive pas à respirer!

–  il peine…

 

Comment traduire ces mots d’Eric Garner…

Médiatisés. Disséminés partout…

Avec un impact populaire et critique incomparable…

 

I can’t breathe !

I can’t breathe !

 

Par contre, l’histoire et les mots de Garner changent complètement les connotations.

Jamais plus on entendra ces mots sans cette image, sans ces images, et sans les parcours sociaux de la phrase..

 

I can’t breathe…

 

Paroles pour une révolution…

… qui n’aura malgré pas lieu – ou bien, si ?

 

Comment traduire cette phrase…

Et: POURQUOI traduire cette phrase ?!

Pourquoi cette tentative de traduction. D’une phrase à trois mots… 

 

J’étouffe ? 

N’a pas le même impact, car l’image du souffle même, 

du ‘breathe’ n’apparaît pas.

 

Je ne peux pas respirer ? Ch’ peux pas respirer ?  

Un homme pris dans une telle situation n’énoncerait jamais tant de syllabes !

I can’t breathe, après tout, n’est constitué que de trois syllabes !

 

Comment donc la traduire ?

Comment traduire les mots, l’image, la place centrale du souffle !

Dans ce drame ! 

La place du « breath » ! 

La force de la vie. La nécessité de la vie… 

 

Et le meurtre. 

Sur les trottoirs de New York. 

Comme si de rien n’était…

 

Comment la traduire…

 

Peut-être pas du tout… 

Mots intraduisibles, mais qui dorénavant sont bientôt intégrés 

dans la langue en tant que tel.

 

On ne traduit pas, on fait rentrer dans le lexique français…

 

I can’t breathe.

I can’t breathe…

SERAIT LA TRADUCTION.

Et à côté, on explicite la genèse: « Américanisme. Paroles énoncées par Eric Garner, citoyen New Yorkais, pendant qu’il est assassiné par les forces de l’ordre, New York, en Juillet 2014. La phrase demeure intraduisible. »

*

Reconnaissance, insistance, que cette tentative doit devenir un livre.

Car la traduction, la littérature, le rouleau littéraire: mémorialisent.

Car, le rouleau/livre est dépositaire de la tentative de réflexion sur la traduction en soi – .

Car le rouleau/livre donne son capital culturel non seulement à l’épisode, mais aux mots, à cette phrase répétée…

Le rouleau/livre (que ce soit un livre physique ou numérique): une solution, une résolution de l’équation: façonner un autre dans une série dédiée à une littérature mondiale/plurilingue, car, une réflexion irrésolue finalement sur la phrase. Le livre le plus court, en fait. Le livre le plus court serait en fait, la pure tentative de traduction (qui se trouve ici…) mais dans notre cas, les autres volets qui viennent ‘autour’ de la traduction, deviennent nécessaires – et demeurent accessoires à la réflexion sur la phrase centrale.

Un rouleau/ livre, autour d’une phrase, répétée onze fois…

Un rouleau/livre: car, il faut utiliser le vide des pages, le blanc des pages, le rythme de la tournure des pages… Jouer sur l’attente du lecteur avec le format livresque, d’un plus grand ‘message’ que des thèses plus élaborées – alors que l’on fournit uniquement des ‘morceaux’, des miettes, des minimes textuels…

Un rouleau/livre, car à porter: à méditer.

L’expérience du livre, des mots, de la tentative de traduction…

Un livre fait d’une phrase – une seule phrase: inoubliable…

Un livre: et la place du livre en tant qu’objet dans la culture.

Un livre à une phrase.

La plus grande ode à Eric: lui dédier tout le rouleau/livre: traduire que sa phrase.

Et faire de son cri, son cri symbolique, un livre.

Et simultanément, une équation et la solution. Équation littéraire et de la traduction, problématique éternel: la traduction de la poésie, la traduction de l’intraduisible.

Bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’une cooptation, d’une appropriation malsaine – mais qui dérive d’un véritable désir de traduire cette scène pour rendre compte d’une réalité au-delà la scène et ce cri unique – et symbolique.

Et qui dans la fusion de ces intentions, met au premier plan l’épreuve, la tentative éternelle d’émancipation.

 

*